mardi 11 août 2015

Médium les jours de pluie



"Ne méprisez la sensibilité de personne. La sensibilité de chacun, c'est son génie." C. Baudelaire. Entièrement d'accord. Mais si la sensibilité est surcotée, ça ne lui rend pas service, et ça nous met à découvert à la banque des petits plaisirs. Moi qui aime bien voyager en asburdie, je me suis dit "Un bouquin qui fait revenir Lux Interior sous les traits d'un fantôme, ça peut être marrant. Puis, j'aurais des nouvelles de Poison Ivy, même fausses -depuis le temps que j'en cherche-, allons-y !" 


Je me suis pris plusieurs fois les pieds dans le tapis car l'écriture est assez laborieuse, mais cela semble parti sur des chapeaux de roues, l'auteur à une de mauvaise foi qui me plait, ça me fait marrer (au début). Et soudain, patatras ! Je n'étais plus dans un roman, mais dans The Cramps pour les nuls, avec en musique de fond, la plainte molle et ennuyeuse d'un gars englué dans un passé trépassé. C'était Médium les jours de pluie de Stéphane-Louis Ulysse.


2012


2013


 2015



15 commentaires:

  1. Une daube sans nom ce bouquin, encore un blaireau qui va se faire des ronds sur le cul des Cramps. Le gonze a relu trois vieux rock&folk et recopié un numéro de juke-box magazine (la partie sur le sexe) et avec ça il monte debout sur la table tandis que tonton et tatie applaudissent à tout rompre (maman cherche son portable dans son sac et papa est déjà bourré).
    Fuyez les auteurs français, plus encore dès qu'ils abordent le rock.
    Hugo Spanky

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    1. Ou alors (re)lisez directement Philippe Garnier. Si je t'en crois, c'est ce qu'a fait ce loustic !
      Je recommande ''Les Coins Coupés'', avec devinez qui en couverture ...

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    2. De Philippe Garnier lisez plutôt La vie en noir et blanc sa biographie de David Goodis (et si vous parvenez à les dénicher ses innombrables articles consacrés au cinéma dans les rock & folk des années 70/80). Les coins coupés est complétement raté mais certes quand même meilleur que ce triste médium sous la flotte.
      Hugo Spanky

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    3. Il cite justement Garnier dans le livre ;)) Je ne sais pas comment est abordé Les coins coupés, si c'est sous forme de journal ou quoi, mais ça reste du vu et du vécu contrairement à Ulysse. A part avoir vu les Cramps en concert, le reste ne vient que de son imagination, ce que je respecte évidement, mais c'est ultra ultra enfantin -genre il va la libérer dans un donjon et j'en passe- et le reste n'est que du wikipédia et articles divers jetés pêle-mêle sans aucune cohésion... c'est maigre

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    4. Yep.
      A chacun sa définition de raté.
      D'ailleurs moi les ratés je les adore, Garnier aussi, sa fascination pour Goodis est là pour en témoigner.
      Ses articles sur le rock m'ont toujours plus branché que ceux sur le cinéma que je lisais plutôt en ''spectateur''.
      Ses pérégrinations avec Lux & Ivy en sont un magnifique exemple et son interview mythique de Ray Davies un sommet !
      Glad to be back 'round here et c'est promis cet Ulysse-Machin je le lirai pas

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    5. Tu considères Goodis comme un écrivain raté ? Garnier aime Goodis parce qu'il le considère comme raté ? Bon, ok, tu peux le voir comme ça. Perso, avoir des points communs avec Garnier je m'en fous un peu et j'aimerai bien savoir écrire des livres aussi ratés que ceux de Goodis.
      Quoiqu'il en soit Ulysse bidule n'est carrément même pas un écrivain ! )))))

      Les coins coupés ce que je lui reproche c'est d'abord la réécriture d'articles qui étaient bien meilleurs dans leur forme originelle et ensuite de manquer de souffle, de cohérence et d’intérêt. C'est vrai que c'est pas en musique que je partage le plus avec Garnier (X, Barracudas et cie me font globalement chier) mais je l'ai quand même connu plus passionnant que dans ce livre où il se contente finalement de dire "j'y étais" et "là aussi j'y étais". Il en a depuis sorti un autre tout aussi décevant dont j'ai oublié le titre.
      Je dois dire que la mythologie autour des Cramps me passe au dessus de la tête. Lire des pages entières m'expliquant qu'ils tiennent à garder leur mystère et que donc je n'en saurais pas plus sur eux me lasse relativement vite.

      Ce que je reproche aux auteurs français lorsqu'ils s'attaquent à la musique c'est de ne jamais chercher à rencontrer les protagonistes et encore plus rarement donner une opinion qui leur soit personnelle. Du coup c'est du best of vieux magazines et la plupart du temps sans l'ombre de la moindre trace de style dans l'écriture. Je préfère de loin lire les auteurs américains sauf quand ils sont traduits par l'équipe de bras cassés de chez camion blanc.

      C'est pas les bons livres qui manquent (celui de Bill Graham est fascinant du début à la fin par exemple).
      Hugo

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    6. C'est pas moi, ni Garnier, ni toi qui considérons Goodis comme un écrivain raté au sens strict du terme (c'est juste que je suis pas top en smileys ou autres ponctuations descriptives.)
      Mais beaucoup d'autres s'en sont chargé, de son vivant, y compris certainement lui-même... Pas trop en France il est vrai, l'exception culturelle sans doute (tu mets là le smiley qui va bien).
      Les traducteurs sont pour beaucoup dans mon farouche attachement à lire les originaux mais putain c'est dur...
      Sinon je pistais à l'époque, par exemple si c'était Brice Matthieussent tu pouvais y aller.

      Merde, Barracudas, t'es sûr ? C'est pas plutôt Manœuvre qui les encensait ?

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    7. Exact pour Brice Matthieussent qui avait traduit les John Fante notamment. Tiens encore un qui se considérait comme raté et pourtant.... C'est le grand revers du rêve américain, si ils n'atteignent pas ce rêve chacun d'eux se considère (ou se voit considéré) comme un raté. 80% de leur littérature est basée sur des histoires de rêve déchu, non ?

      J'ai le même soucis que toi, j'aimerai pouvoir lire en v.o. Les traductions foutent en l'air tellement de clins d’œil, d'allusions à ci ou ça. Souvent parce que le gonze qui traduit ne connait même pas le contexte de ce qu'il traduit, c'est flagrant dans les biographies.
      Ulysse, lui, il a besoin de personne pour se foutre dedans, il se débrouille comme un chef pour torturer l'orthographe des noms propres, pour se perdre dans la chronologie. Un cas d'école ce gars là. D'après Sylvie ce serait un pote à Despentes, ceci expliquant alors cela ))))) (smiley minimaliste mais sardonique).

      Bref, tant qu'à lire léger et rigolo (mais volontairement rigolo) je te conseille plutôt Kill me tender de Daniel Klein avec Elvis Presley en détective privé. C'est crétin à souhait mais bien fichu.

      Et sinon pour Manœuvre, difficile à dire, il encense les mêmes qu'il descend deux pages plus tôt, qui plus est pour les mêmes raisons dans les deux cas )))))))

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  2. Et bien au moins ce livre raté aura permis à Sylvie de nous offrir des photos récentes de Poison Ivy qui ma foi à l'air de toujours s'éclater et rien que ça c'est déjà une bonne nouvelle en soi.
    Puisqu'on dégaine à charge sur les chroniqueurs musicaux français ayant des prétentions d'écrivains, il y a peu j'ai vu que chez l'éditeur Les mots et le reste est sorti un livre consacré à Alice Cooper, quand j'ai vu que l'auteur était Jean-Charles Desgroux, pigiste calamiteux à Rock & Folk, j'ai pris mes jambes à mon cou !
    Harry Max.

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    1. Ha Ha ! On est en train de leur faire une de ses pub ! ;)))
      Sinon ça fait plaisir comme tu dis de voir des photos récentes de Poison. J'ai profité de la discussion à bâtons rompus des deux compères au dessus pour passer le balai et remanier un peu le décor ;))

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    2. Et pendant que ces pitres plument les naïfs, on attend toujours la traduction de la biographie de Jerry Lee Lewis. Ils ont trouvés un filon et s'y engouffrent; c'est limite malhonnête, les mecs ne font aucune recherche personnelle sur les artistes dont ils causent, ils se contentent de lire ce qui a été écrit par de véritables journalistes et en tirent une sorte de résumé insipide profitant de l'absence de traduction d'une grande partie de ce qui est publié aux states sur la musique.
      Plus ça va, plus j'ai l'impression de vivre dans un pays du bloc de l'Est avec toute cette presse subventionnée qui survit sur le dos du public rock en le tondant à sec. C'est juste inacceptable ce système de culture sous assistance respiratoire où une poignée d'imposteurs se partagent le gâteau.
      Hugo Spanky

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    3. Tu as bien raison de voir rouge, l'ami !
      Quant on songe qu'il aura fallu attendre une vingtaine d'années avant que l'excellent Nowhere to run de Gerri Hirsey ne soit publié dans nos contrées tandis qu'on nous abreuve de livres rock au sens large du terme parfaitement ineptes dût à des pitres tels que Jérôme Soligny (sur Bowie), Manoeuvre (sur James Brown) ou pire encore les écrits de Michka Assayas (un type qui n'a jamais rien compris à la musique !) , il y a de quoi pester effectivement.
      Harry Max.

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    4. Il n'y a pas que pour les livres concernant la musique où les traductions sont mauvaises. Les polars en souffrent aussi, comme dans Les mois d'avril sont meurtriers, où je vous conseille vivement d'aller voir le lien après avoir vu le film.

      P.S : Désolé pour les désagréments au niveau des commentaires, j'ai remis les captchas, espérons que cela fonctionne mieux...

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  3. On se calme le meilleur enfin le plus érudit c'est celui féédité et traduit par le camion blanc: for love of Ivy
    Aussi un moyen format édité par born bad introuvable.
    Le premier fan club des Cramps était géré par la femme du défunt et irremplaçable Dominique Laboubé chanteur des Dogs.
    Suite à un premier concert historique des Cramps au Studio 44 ou trois cents punks se sont transformés en loup garou....
    (je publierait le bootleg chez le viandar Dr Z prochainnement:)
    Poison ivy va bien elle prend une pause bien méritée,après aurons la chance d' un ultime album ?
    Sinon un petit concert de Kid Congo ça le fait aussi ;)
    Pour lrs plus chanceux:

    https://youtu.be/XtTyw8r04mA

    Stay sick and furious ghouls'n harpy!!!!!!

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    1. Et oui, érudit, For the love of Ivy traduit du Montpelliérain, langue fort peu pratiquée au delà du Rhône mais encore couramment utilisée par l'auteur Alain Freydi et le premier éditeur de la chose, Julie Éditions. Ceci dit, le livre en question ne vaut pas un crayon, il se contente de compiler des articles mille fois rabâchés dans les mensuels français spécialisés dans l'assassinat du binaire et de les agrémenter à la sauce wikipédia.
      Peut être que tu confonds avec le livre de Dick Porter, plus intéressant mais pour le coup massacré comme à leur habitude par l'équipe à camion blanc.
      Tu passeras le bonjour à Poison Yvette de ma part, ça fait un bail que je l'ai pas eu au téléphone )))))))
      Hugo Spanky

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