lundi 2 février 2015

Sylvie Ciné Revue



La curiosité est un vilain défaut nous dit-on, c'est totalement faux ! La curiosité et l'envie sont les deux plus beaux moteurs de la vie. Il est même nécessaire de les pousser à l'extrême, de s'obstiner jusque dans les profondeurs des abîmes et de parfois en franchir les limites, car c'est là parfois, et tout au fond que se trouve la lumière. 


Sans ces chercheurs de l'extrême, ces jusqu'au-boutistes, aucun progrès technique, scientifique ou philosophique n'auraient vu le jour. Alors bien évidement il y a des dommages collatéraux comme en médecine  où des expériences approximatives sont pratiquées directement sur un patient qui n'y survivra pas toujours, mais les accidents font partie intégrante de toute avancée c'est ainsi. Après des mois d'immersion dans les premiers pas de la médecine avec des documents, des photos authentiques et des tutoriels, le réalisateur Steven Soderberth et les acteurs ont étudié le moindre geste et la précision parfois aléatoire des méthodes chirurgicales du début du XXe siècle, ce qui donne une légitimité à cette somptueuse série : The Knick.


Sans être gore pour le simple plaisir de l'être, rien ne nous sera épargné pour autant. La pratique d'une césarienne, l'intégralité des dents arrachés aux patients des ailes psychiatriques, les ablations de toutes sortes, les avortements clandestins nous ferons certainement froid dans le dos, mais aussi relativiser devant toute l'évolution de la médecine dont nous bénéficions aujourd'hui.


Tandis que la cocaïne sera en vente libre dans mes pharmacies, les cadavres eux, matière première par excellence seront l'affaire du marché noir tout comme dans un film que j'adore Le docteur et les assassins. Dans ce milieu oppressant ceinturé par le racisme et la misère, les acteurs font passer le tout comme du petit lait, j'attends avec impatience la deuxième saison.




Puis il y a Mad Men avec le ténébreux et aussi mystérieux qu'élégant Don Draper (John Hamm), sa famille, ses collaborateurs et ses secrétaires qui évoluent dans le monde créatif de la publicité au beau milieu des années 60 où réside encore tout le chic des années 50 et les prémices de ce que deviendront celles des 70. Plusieurs thèmes sont abordés, la politique, la ségrégation, l'émancipation de la femme, les communautés, le divorce, l'avortement etc...  et présentés soit en sujet principal d'un épisode, ou suggérés subtilement en fond. Je pourrais vous en parler des heures tant j'ai aimé la justesse, l'intelligence et le raffinement de l'écriture de la réalisation et de la photographie très hitchcockienne, mais plus que des mots, je préfère vous laisser en compagnie The girl next door, la pulpeuse Joan Harris (Christina Hendricks) qui captivera d'avantage votre attention. 


◄◄◄◄►►►►

Ah puis tiens tant que j'y suis demain sort Shadows of the night, le dernier album de Bob Dylan avec un premier morceau en écoute ici.