mercredi 17 février 2016

Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?




"Les films de télé c'est mieux que le cinéma. La télé, on la regarde distraitement, c'est comme la vie. Le cinéma, on fait trop attention. Faut pas. Faut laisser des trous. Le petit écran, c'est un grand trou"  



Cette citation de Grégoire Pecque (Jean Rochefort), illustre parfaitement cette satire qu'est Qui êtes-vous, Polly Maggo ?, dirigé par l'œil visionnaire de William Klein. Filmé en 1966, cette fable fantasque dépeint le monde tel qu'il sera aujourd'hui. Amusé (néanmoins impitoyable), un regard lucide sur le dictat de la mode, l'arrivée massive et omniprésente de la télévision dans les foyers et ce vers quoi elle s'est délibérément dirigée; flatter la bêtise au détriment de la qualité.


Décousu, chaotique et vertigineux, comme si, à partir de là, on n'aurait plus d'emprise, Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? prend des allures de documentaire. Je vous laisse avec de magnifiques photographies de scènes pleines de vie, de William Klein qu'il prenait toujours en grand angle, car disait-il, on peut y mettre plein de choses dedans ;)





4 commentaires:

  1. M'a l'air bien fouchtraque ce film !!!

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  2. Jamais vu, depuis le temps faudra que je m'y colle. Mais je me méfie de ces trucs nouvelle vague, j'ai souvent tendance à être trop réac pour tenir jusqu'au bout. Les satires, j'en atteint vite les limites. C'est comme ces histoires de formats, télé ou ciné, les uns sont les purs, les autres les vendus. Ils se voient vertueux, et moi je vois des putes partout. Quand en plus viennent s'y ajouter les théâtreux, c'est carrément plus possible))))
    Un grand trou noir ou un petit trou blanc, l'importance d'un trou, c'est jamais que celle de ce que t'y mets dedans.
    Je le regarderai ce Polly Magoo, en croisant les doigts pour que ça soit moins chiant que Godard.)))))

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    1. Je ne sais pas s'il va te plaire, mais il a l'avantage d'être au cœur de l'action, vivant, comme ses clichés, dans un milieu qu'il connait très bien puisqu'il était lui-même photographe de mode. Avant les années 60, les mannequins étaient encore considérées pour ce qu'elles représentaient. Ensuite il y a eu une rupture. A commencé le culte de la maigreur et de la bonne cruche qui avale tout ce qu'on lui dit et se laisse traiter comme du bétail par peur de perdre sa place, car des comme elles, il y en a plein les loges qui attendent leur tour. Ce n'est pas un film moraliste, mais une vision à la loupe de ce moment là. Je ne pense pas que ce William Klein soit démago ni condescendent.
      Mais sinon, c'est aussi chiant que du Godard. Volontairement ;)

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