vendredi 19 février 2016

Sylvie Ciné Revue



Le bouclier judiciaire dont sont pourvus nos politiciens semble être plus efficace que celui des protagonistes dont je vais évoquer les aventures ici bas, dans ce nouveau numéro Spécial prison, du désormais célèbre magazine Sylvie Ciné Revue.


Pour commencer, je vous donne rendez-vous dans un centre carcéral pour femmes du Connecticut, où nous allons au fil des saisons (la quatrième bientôt), suivre le quotidien pour le moins hostile de Piper Chapman (Taylor Schilling) -récemment arrêtée pour trafic de stupéfiants- et de ses codétenues. 


On pourrait croire que c'est la fête à la maison du pénitencier à les voir sourire ainsi, mais détrompez-vous -bien qu'elles ne manquent pas d'humour-, derrière ces visages angéliques se cachent de vrais fauves, et Piper en fera les frais le jour même de son arrivée. Car ici, on ne dort pas, ou que d'un œil. Pour un oui pour un non, la violence éclate à grand coup de poing ou d'armes dissimulées. Le terrain est miné, et aucun panneau de signalisation à l'horizon. Il va falloir composer et jouer des coudes, même si comme Piper, on a le regard et le cœur d'une oie blanche à peine sortie du nid. Alors tous ces épisodes entre ces murs de prison n'est-ce pas un peu lassant à la longue, me demanderez-vous ? Hé bien non, vous répondrais-je. C'est sympa et addictif.. Ah au fait ! Il s'agissait de Orange is the New Black de Jenji Kohan (aussi responsable de Weeds), vous l'auriez deviné j'espère.  


Nous rencontrons aussi les mêmes codes dans Wentwoth de Reg Watson et Lara Radulovich (!). Lutte de pouvoir, jalousie, ségrégation, alliances, coups bas... La violence est également maître en la demeure, mais ici l'univers est plus sombre que dans la précédente, et n'use pas de moments semi-érotiques entre codétenues ou de sessions douches afin d'alléger la chose. Non. Même les directrices de la prison sont diaboliques, et à cela s'ajoute une intrigue qui se resserre comme peau de chagrin, jusqu'à un final -un peu poussif certes, mais c'est un détail- explosif. Il n'y a pas ce côté solaire et comique de Orange is the New Black et du coup, nous sommes plus concernés par le sort réservé à ces femmes et leur appréhension d'affronter malgré tout, le monde de dehors. Gros coup de cœur.


Et puis il y a Rectify de Ray McKinnon, avec l'histoire bouleversante de Daniel Holden (Aden Young), accusé du viol et du meurtre de sa petite amie. Ici c'est différent, les démons sont intérieurs, car après avoir passé dix-neuf ans dans le couloir de la mort, celui-ci est libéré, grâce à l'acharnement de sa sœur Amantha (Abigail Spenser), en l'attente d'un nouveau procès. Ne soyez pas effrayés par le sujet, cette série est d'une incroyable délicatesse. Il est temps pour moi de vous laisser, les portes du pénitencier, bientôt vont se fermer ♪ 




5 commentaires:

  1. Dans la série des "films de prison", ne pas oublier LES ÉVADÉS et LA LIGNE VERTE, tous deux tirés de l'œuvre de Stephen King. Et aussi l'incontournable MIDNIGHT EXPRESS

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    1. Mon préféré de tous est Luc la main froide. Mais là il s'agit uniquement de séries. Comme Prison Break (dont je n'ai pas accroché), et il doit en exister certainement d'autres...

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